lundi 25 février 2013

364 Jours

Je vis dans 18 m3 , avec une colloc, en milieu d'un hôpital surprenant autant qu'effrayant. C'est une belle aventure, une nouvelle aventure qui s'arrêtera dans deux semaines. La routine, le réveil, une douche brulante, et on part au travail. Les moments seule se transforment en moments uniques. J'ai retrouvé goût au chant, à la musique, au dessin, à la vie. Vivre "seule" à ses bons cotés finalement. On a peur de l'inconnu, on a peur de devoir prendre des responsabilités. Mais se débrouiller par soi-même est assez gratifiant.


Le stress m'a envahit lorsque j'ai vu les heures défilés, dans deux heures être à Paname semblait impossible. J'attendais mon père, pour rejoindre Moune et Yan à la maison parce qu'on avait un rendez-vous important , soutenir mon beau. Préparer toutes ses affaires en cinq minutes je l'avais jamais fais. Mais j'ai réussis. Parce qu'il fallait vraiment partir vite pour ne rien louper. Mon Beau avait un concert important, d'un concours. Et c'était la première fois que mes parents aller le voir sur scène. On est partit sur la route, une heure de route, et six minutes de marche pour le retrouver. On croise mon beau frère et ma belle soeur devant la salle de concert, je les présente à mes parents. On se faufile dans la foule et retrouve mes beaux-parents et leurs enfants au complet. Et là ,il monte sur scène. Je ne l'avais pas vu avant le concert vu que j'étais en retard. Mon coeur a fait Bim boum. Il s'installe au piano , commence à jouer , je le vois sourire et chanter, chanter, chanter. Le bonheur dans ses yeux. Je repense à notre rencontre, à ses espoirs, à cette passion qui le prend aux tripes. C'est ça, c'est ça sa vie, sa raison de vivre. Domi m'avait dit qu'il chante depuis ses trois ans, qu'il n'a jamais arrêté depuis. Tout ce qu'il fait, il le fait avec passion. Il est prêt à n'importe quoi pour atteindre son but. Nos rêves se rejoignent , on rêve d'aventure , on rêve de voyages à travers le monde, on rêve en musique. Sa passion m'a pris aux tripes également. Je revis ma passion à travers lui , à travers nous. Est-ce que je pourrais le suivre au bout du monde pour qu'il ait toujours cette étincelle dans le regard lorsqu'il prend son public en photo ? Demain , cela fera 365 jours que nous avons marché sur ce pont neuf. 365 jours de bonheur et de doutes. 365 jours d'amour. On rêve, on vit. Je vois l'amour lorsqu'il me repère dans la foule et me sourit. On espère que ce moment dure toujours. Et que la passion qui nous anime restera elle aussi. Ma colloc m'a dit une fois " Tu l'aimes comme une dingue ce gars, tes yeux pétilles et ta voix tremble un peu lorsque tu parles de lui" .



mardi 5 février 2013

Strange fruit

Vous y croyez ? Vous l'avez vu suspendue ? C'est fou , c'est fou .. J'imagine les pires scénarios en marchant , en cherchant. Oui en cherchant bien elle est peut être dans mon jardin , elle est peut être chez un voisin, elle est peut être chez une amie. Des "peut être ". L'angoisse dans les yeux de ses parents , l'angoisse , la tristesse dans ceux de Moune. Des souvenirs refont surface . Oh oui j'ai pleuré , des tonneaux d'eau , des ruisseaux , des fleuves, des océans . J'exagère sûrement . Mais sur le moment T , comment ne pas agir autrement ? Je ressens ce qu'ils ressentent et je pleure aussi. Des pourquoi viennent de partout , de ma tête , de ma bouche , de mes larmes . Peut être qu'on ne peut pas être fort , peut être qu'on aime tellement qu'on ne peut vraiment pas vivre . Si c'était moi , si c'était moi la fille à la veste en cuir noir ? J'aurais fait quoi ? Elle était déterminée , cachée au fond du bois . Ce bois que j'ai arpenté des heures durant étant petite , si petite . Elle était si frêle . Quel étrange fruit suspendu. Quelle tristesse mes amis .. Un oiseau qui s'envole . Bat d'une aile , puis de l'autre avec difficulté . Coordonne ses gestes et bat de plus en plus vite droit vers le ciel , droit vers la lune . Et puis redescend , en piqué . Une chute libre de quatre mètre , quatre mètre jusqu'à la liberté . L'oiseau confiant échappe de peu à la collision avec cette terre froide et humide . Elle est dans le vent , se balançant avec légèreté, insouciante , un mot glissé dans sa poche . Il ne restera que la cendre de son passage sur terre et l'amour passé .

On nous a demandé ce qu'était un stress post traumatique . J'aurais du répondre cela, l'angoisse.